L’étude PISA 2018 (Programme International de Suivi des Acquis des élèves), qui évalue tous les trois ans les élèves de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences, a livré ce mardi 3 décembre 2019 ses premières conclusions.
En 2018, un focus particulier était mis sur la lecture. Les résultats confirment que nos ados lisent non seulement moins bien que la plupart de leurs camarades de l’OCDE, mais aussi que nos générations précédentes. Avec un score de 481 points, la Fédération Wallonie-Bruxelles se place en-dessous (-6 points) de la moyenne OCDE (487), mais marque également un nouveau tassement en lecture par rapport à son score de 2015 (-2 points), déjà en fort recul (-13 points) par rapport à 2012.
Le test PISA distingue six niveaux de compétences en lecture et s’attend à ce que, à 15 ans, les élèves aient au moins atteint le niveau 2 (comprendre le message principal d’un texte, localiser des informations explicites et procéder à des inférences simples). Les résultats montrent qu’environ un élève de 15 ans sur quatre se situe sous le niveau 2, alors que moins d’un élève sur 11 atteint les niveaux les plus performants (niveaux 5 et 6), note l’étude, menée dans son volet belge par l’Université de Liège.
PISA analyse également la performance des élèves en fonction des processus de lecture et des types de sources. Si les résultats de nos élèves (486 points) pour « localiser l’information » sont proches de la moyenne de l’OCDE (487 points), on note une différence significative de 9 points (478 points) avec la moyenne de l’OCDE (487 points) en termes de « compréhension » et de 8 points (481 points) pour le processus « évaluer et réfléchir », soit 8 points de moins que la moyenne des pays de l’OCDE (489 points).
Néanmoins, l’étude révèle que nos élèves réalisent de meilleures performances en lecture électronique (sources multiples) que sur papier (source simple). En lecture électronique, les ados de la Fédération Wallonie-Bruxelles font pour ainsi dire aussi bien (489 points) que la moyenne de l’OCDE (490 points), alors que face à la lecture plus classique (un texte unique suivi de questions), ils sont en-dessous (474 points) de cette moyenne (485 points).
L’étude s’est également intéressée aux différences de performance selon le genre. La différence de performance entre les filles (492 points) et les garçons (469) est de 23 points en Fédération Wallonie-Bruxelles, alors qu’elle est de 30 points au niveau de l’OCDE. On note par ailleurs que la proportion de garçons très performants (5%) est moindre que celle des filles (8%) tandis que la proportion de garçons aux performances rudimentaires (28%) est plus élevée que la proportion de filles au profil similaire (20%).
Sans surprise, les différences de scores varient également en fonction des catégories socio-économiques : 107 points séparent les élèves favorisés (537) des défavorisés (430). L’écart en fonction du pays d’origine des élèves est également assez marqués entre les élèves dits « natifs » (494 points), « immigrés de 2e génération » (467 points) et « immigrés de 1re génération » (421 points).
Les caractéristiques du parcours scolaire sont davantage encore liées aux performances : un écart de 91 points en lecture sépare les élèves sans retard scolaire (4e secondaire – 534 points) des élèves en retard d’un an (443) et de deux ans ou plus (387).
À noter que, pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, 3.221 élèves de 15 ans, issus de 107 établissements et répartis dans différentes années et filières du secondaire, ont pris part à l’évaluation.
Pratiques de lecture et lecture plaisir
Enfin, l’enquête s’est intéressée également à l’intérêt pour la lecture et aux pratiques de lecture. Il en ressort que 58% des garçons et 44% des filles ne lisent que s’ils y sont obligés. La lecture reste malgré tout l’un des loisirs préférés de plus d’une fille sur trois et d’un garçon sur cinq. En 2018, les jeunes semblent néanmoins moins intéressés par la lecture qu’ils ne l’étaient en 2000, lors du premier cycle PISA à s’être penché sur la question. La grande majorité des jeunes de 15 ans (79% des garçons et 65% des filles) lit moins d’une demi-heure par jour alors que le nombre de férus de lecture lisant plus de deux heures par jour pour le plaisir est de 5.
Ces résultats alarmants s’ajoutent au cri d’alarme déjà lancé après la publication en 2016 de l’enquête internationale PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire) pointant du doigt le fait que 35% de nos élèves de 9 ans ne dépassent pas les niveaux de compétences les plus élémentaires.