Généralités


  • À quoi sert un éditeur ?

    À l’instar des vignerons qui garantissent l’origine de leurs produits dans le respect d’un savoir-faire particulier par une Appellation d’Origine Contrôlée, l’éditeur en apposant son label éditorial sur un ouvrage garantit la qualité des contenus et le respect de tous les acteurs de l'écosystème du livre.

    L’éditeur est un entrepreneur au service de la culture.

    Le métier de l’éditeur ne consiste pas simplement à mettre en rapport une œuvre et son public. Au-delà du risque économique que prend l’éditeur en publiant un ouvrage, son apport, ou celui de son équipe, est réel et constant tout au long du processus, de la conception à la vente, avec des particularités selon les secteurs éditoriaux.

    • Observation des besoins de la société, des pratiques de lecture.
    • Création de labels éditoriaux, de collections, de nouveaux projets.
    • Accompagnement des auteurs, engagement de publier dans le respect du droit d’auteur, conclusion d'un contrat d'édition.
    • Sélection des contenus, validation du sens, du texte.
    • Vérification de la syntaxe, de l’orthographe, et du respect des règles typographiques.
    • Création de la maquette et de la couverture dans un souci de lisibilité et d’esthétique.
    • Mise en forme sur tous les supports disponibles (papier et électroniques).
    • Fixation du tirage et supervision de l’impression.
    • Fixation de la politique marketing : prix de vente public, suivi des ventes, de la disponibilité.
    • Référencement du titre auprès des grandes bases de données existantes.
    • Information aux interlocuteurs commerciaux, aux libraires, aux bibliothécaires, aux écoles.
    • Promotion et communication vers la presse, animation des réseaux sociaux.
    • Rémunération des acteurs de la chaîne du livre.
    • Une attention toute particulière est également apportée aux réactions, critiques, opinions des lecteurs. 

    L'éditeur porte une responsabilité légale sur sa production : dépôt légal, originalité, contenu. 

    Celui-ci est aussi un chef d’entreprise avec toutes les responsabilités qui incombent à cette fonction et tout le travail administratif y afférent.


  • Comment trouver un éditeur diffuseur ou distributeur en Belgique?

    Trouver un éditeur n’est pas toujours évident pour un auteur, d’autant plus lorsqu’il s’agit de faire publier un premier texte. L’ADEB met à disposition sur son site internet un répertoire en ligne reprenant un très grand nombre d’éditeurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce répertoire présente les maisons d'édition et renseigne leurs spécialités et leurs coordonnées. Il permet également d’affiner la recherche en sélectionnant une ou plusieurs des catégories (« scolaire », « professionnel », « beaux-livres » …).

    Avant d’envoyer un manuscrit, il est vivement conseillé de cibler les maisons d’édition dont la ligne éditoriale se rapproche le plus du contenu de l’ouvrage que l'on propose.

    À noter que l’ADEB est une association professionnelle, non une maison d’édition ; il est dès lors inutile de lui faire parvenir des manuscrits. Ceux-ci ne seront pas lus, ni transmis à qui de droit. Il n’appartient pas non plus à l’ADEB de conseiller les éditeurs ou de leur recommander des auteurs.

    Les éditeurs à la recherche d’un distributeur ou d’un diffuseur trouveront également dans cette base de données les coordonnées des principaux acteurs de ce secteur.

    Vous êtes éditeur, distributeur ou diffuseur professionnel mais ne figurez pas dans notre annuaire ? N’hésitez pas à nous le signaler (adeb@adeb.be).


  • Comment est organisée la filière économique du livre ?

     

    D’une manière très simplifiée, ce schéma présente la chaîne économique du livre (dans le cadre d’un contrat à compte d’éditeur), c’est à dire le parcours entre l’idée qui germe dans la tête d’un auteur et le livre que le lecteur tient entre ses mains !

    • L’auteur•trice : Le premier maillon de la chaîne du livre est bien sûr l’auteur, qui crée le contenu de l’ouvrage sous forme de manuscrit et le présente à l’éditeur. S’ils décident de collaborer, ils signent alors un contrat d’édition, fixant les règles de leur relation. À noter qu’il arrive que ce soit l’éditeur qui en prenne l’initiative, dans le cas d’un ouvrage de commande.
    • L’éditeur•trice : Élément-pivot de cette chaîne, l’éditeur supporte l’essentiel du risque financier de l’édition. Il est tenu d’assurer toute la fabrication de l’ouvrage (corrections, réécriture, mise en page…, et bien sûr d’en suivre l’impression). Outre la production, l’éditeur doit également assurer ou sous-traiter la diffusion et la distribution de l’ouvrage.
    • Le diffuseur joue un rôle essentiellement commercial (marketing). Il présente et vend les ouvrages aux différents points de vente (librairies, grandes surfaces…).
    • Le distributeur assure le côté logistique : facturation des ouvrages, stockage, empaquetage, envois…
    • Les librairies ou autres points de vente : Le type de public lectorat diffère en fonction des points de vente. Un libraire indépendant fera plus facilement de la place à un premier roman ou un essai, là où une librairie de presse par exemple se limitera davantage aux best-sellers ou à la production régionale.

    1.     Les librairies dites de « 1er niveau » : dont 90% du chiffre d’affaires est réalisé par la vente de livres ; proposent des conseils de lecture, offrent une grande diversité de titres, permettent de commander des ouvrages…

    ·       Les librairies indépendantes : Par définition, les libraires indépendants ne font pas partie d’un groupe financier ou d’une chaîne de magasins. Ils consacrent tout ou la majeure partie de leur surface aux livres. (Pour leur liste, consultez le site du Syndicat des Librairies francophones de Belgique – www.libraires.be).

    ·       Les chaines de librairies (Fnac, Club) fonctionnent en achats centralisés.

    2.     Les librairies de « 2e niveau » (ou « librairies de presse ») : ces librairies (par exemple les Press Shop, mais aussi beaucoup d’indépendants) vendent majoritairement les titres de presse (50% de leur chiffre d’affaires), mais consacrent également une partie de leur surface commerciale à la vente d’autres produits, dont des livres, mais aussi du tabac, le Lotto… Leur assortiment de livres est donc plus réduit (best-sellers ou régionalisme principalement).

    3.     Les hypermarchés (Carrefour, Cora, Makro…) : Les différentes enseignes décident d’investir plus ou moins dans des surfaces « livres », ainsi que dans une équipe dédiée à la librairie. On y trouve le plus souvent les best-sellers, les livres de poche, les ouvrages « vie pratique » et consacrés à la jeunesse).

    Pour être complet, il convient d’ajouter à cette chaîne du livre :

    • Les bibliothèques qui offrent des services d'emprunt (prêt) de livres, papier mais aussi numériques (via Lirtuel).
    • Le dépôt légal : permet la conservation au fil du temps de l’ensemble de la production nationale de livres et de périodiques.

     

    Flux d’information

    La communication autour du livre est capitale. Pour qu’un livre fonctionne, il faut en parler et en faire parler.

    À noter que de nombreuses flèches sont à double sens sur le schéma. Il est ainsi primordial que l’éditeur relaye des informations sur les ouvrages qu’il publie en amont auprès du diffuseur (au moins trois mois avant la sortie de l’ouvrage), afin que ce dernier puisse informer à son tour le libraire, qui pourra ensuite conseiller l’acheteur.  Tout comme il est précieux pour l’éditeur que le libraire fasse par la suite remonter jusqu’à lui, notamment par le biais du diffuseur, les feed-back éventuels des acheteurs. De même, lorsque l’éditeur aura les résultats de vente, c’est important qu’il en informe l’auteur. Si l’éditeur a recours à un attaché de presse pour un ouvrage, son retour est intéressant également. Cela permet de tirer de chaque livre une expérience pour le livre suivant.

    Flux physique

    Le livre est d’abord fabriqué dans des ateliers de production. Ensuite, il est stocké chez le distributeur qui, lui, l’achemine vers la librairie ou un autre point de vente. La double flèche sur le graphique symbolise le droit de retour. Un bon taux de retour s’évalue entre 15 et 25%.

    Flux financier

    Élément-pivot de cette chaîne, l’éditeur supporte l’essentiel du risque financier de l’édition. Il est tenu d’assurer toute la fabrication des ouvrages (corrections, réécriture, mise en page…, et bien sûr l’impression).

    L’acheteur paie le libraire, qui paie à son tour le distributeur. Ce dernier rétribue le diffuseur, conserve sa marge et verse le solde à l’éditeur. L’éditeur ensuite paie les fournisseurs et verse ses droits à l’auteur.

    Il est donc important pour l’éditeur d’avoir un planning bien pensé : il devra attendre au moins trois mois avant d’être rétribué de ses ventes et doit en tenir compte dans sa trésorerie.


  • Comment est segmenté le marché du livre en Belgique ?

    En 2020, le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles s'élevait à 239 millions € : 216 millions € par intermédiaires en 2020 et 23 millions € en ventes directes.

    Les statistiques compilées annuellement par l’ADEB montrent que la librairie (niveaux 1 & 2) totalise 40 % des ventes.


  • Quelle est la différence entre l’édition « à compte d’éditeur » et l’édition « à compte d’auteur » ?

    L'édition « à compte d'éditeur », l'édition « à compte d'auteur » consiste à publier un ouvrage aux frais de l’auteur. Cet « éditeur » n'est qu'un prestataire de services puisqu’il s'occupe uniquement de la partie technique (mise en page, impression, livraison). Il n'assume aucun risque éditorial ni financier.

     

    Seuls les éditeurs publiant à compte d’éditeur sont admis comme membre de l’ADEB. D’après les statuts de l’ADEB, ont la qualité d’éditeurs :  toute personne physique ou morale qui, dans le cadre d’une activité professionnelle et via une structure d’entreprise organisée, investit dans des projets, des contenus et des œuvres d’auteurs, rendant ceux-ci prêts à être publiés. L’éditeur en assure la production en se chargeant de l’accompagnement des auteurs, de la validation, la structuration et la mise en forme de leurs contenus, la mise à disposition de ceux-ci sur tous les supports disponibles, ainsi que leur exploitation, commercialisation et diffusion. L’éditeur professionnel respecte tous les prescrits légaux en la matière, qui sont en vigueur sur le territoire belge, et s’assure que le dépôt légal est réalisé conformément à la loi du 8 avril 1965.


  • Que recouvre le terme auto-édition ?

    L'auto-édition ou auto-publication recouvre l'activité d'éditeur menée par l'auteur lui-même. Ce phénomène est en fort développement depuis que tout un chacun a accès aux outils informatiques de mise en page, de promotion et de vente. Un acteur comme Amazon propose ces trois services. 

    L'auto-édition donne à l'auteur l'impression qu'il peut gérer efficacement la chaine du livre en contournant la plupart des acteurs de la chaine situés entre auteur et lecteur. Elle demande donc aux acteurs de cette chaine, aux éditeurs en particulier, d'officier leur vraie valeur ajoutée au bénéfice des autrices et auteurs.  Cette pratique a permis à des éditeurs de découvrir des talents déjà reconnus par le grand public.

Contrats et droits d'auteur


  • En quoi consiste le droit d’auteur ?

    Le droit d’auteur protège les œuvres « littéraires ou artistiques ». Pour qu’une œuvre soit protégée, il faut que :

    • elle résulte d’une activité créative ;
    • elle soit mise en forme ;
    • elle soit originale.

    En Belgique, les droits d’auteur sont régis par le code de droit économique.

    Le site du SPF Économie répond aux nombreuses questions pouvant survenir dans ce domaine.


  • À quelles conditions peut-on citer un extrait d’une autre œuvre dans un ouvrage ?

    L’article 21, §1er de la loi du 30 juin 1994 relative au droit d’auteur et aux droits voisins reconnait un droit de citation.

    « Les citations, tirées d’une œuvre licitement publiée, effectuées dans un but de critique, de polémique, de revue, d’enseignement, ou dans des travaux scientifiques, conformément aux usages honnêtes de la profession et dans la mesure justifiée par le but poursuivi, ne portent pas atteinte au droit d’auteur.

    Les citations visées à l’alinéa précédent devront faire mention de la source et du nom de l’auteur, à moins que cela ne s’avère impossible. »

    Reproduire un extrait d’une œuvre est donc autorisé aux conditions suivantes :

    • L’œuvre citée doit être licitement publiée.
    • La citation doit se limiter à ce qui est nécessaire. La loi ne détermine pas la longueur autorisée et la doctrine a précisé que la citation doit être courte. L’étendue de l’extrait cité s’apprécie par rapport à l’œuvre d’origine. Par exemple une citation de 3 pages d’un article de 4 pages est bien entendu excessive.
    • Le but de la citation est aussi limité à la critique, la polémique, la revue, l’enseignement ou dans le cas de travaux scientifiques.
    • Enfin, dans tous les cas, le nom de l’auteur ainsi que la source de l’œuvre citée doivent être mentionnés dans l’œuvre.

Prix du livre


  • Comment établir le prix de vente d’un livre ?

    Le prix de vente d’un livre doit veiller à ce que tous les maillons de la chaîne du livre soient rémunérés.

    Il s’agit ici d’un graphique général portant sur le prix de vente public d’un livre, hors TVA (6%). Ces pourcentages varient en fonction des secteurs et usages (littérature, BD, livres scolaires, scientifiques, jeunesse…).

    • Les droits d’auteur : les droits versés à l’auteur varient fortement en fonction du type d’ouvrage (0% par exemple pour un dictionnaire), du contrat passé avec l’éditeur, du nombre d’exemplaires vendus… L'ADEB tient à disposition de ses membres un «code d'usages» présentant les pratiques courantes. 
    • Production/Fabrication : ces frais couvrent la fabrication du livre, de la conception du manuscrit à la réalisation du volume relié et empaqueté sur une palette à l’entrepôt. Ils comprennent donc les matières premières (papier…), les services d’impression, les frais de mise en page, de correction du manuscrit. Les coûts varient ici essentiellement en fonction du tirage. Il va de soi que plus le nombre d’exemplaires imprimés est élevé, moins le coût d’impression est cher à l’unité. Mais, trop imprimer pour faire baisser le prix de revient fait courir le risque de crouler sous les quantités d'invendus qui devront être pris en charge à un moment ou à un autre. Les nouvelles techniques d’impression numérique permettent d’imprimer à la demande à des conditions économiques très intéressantes.
    • Distribution : frais de stockage et frais liés aux commandes (informatique, comptabilité, facturation, confection des colis…). Le distributeur, qui joue le rôle de ducroire, se fait aussi rémunérer pour la prise de risque de faillite du libraire ou le non-paiement. Le contrat qui unit l’éditeur au distributeur prévoit en effet que le distributeur paie l’éditeur quoi qu’il arrive.
    • Diffusion : ce poste couvre la rémunération de l’équipe commerciale, leur salaire et frais de déplacement.
    • Promotion & Communication : ce poste couvre les frais d’attaché de presse, les conférences de presse et les services de presse éventuels, mais également la mise à jour du site internet, la promotion via les réseaux sociaux, la participation aux foires et au salon, l’achat d’espace dans les médias… L'éditeur doit rester maitre de son plan de commercialisation, pilotant les différents canaux de promotion et de vente.
    • Librairie : ce montant doit couvrir le loyer, les charges et le salaire du libraire, et financer le stock. L’ADEB tient à rappeler ici que le libraire indépendant (librairie 1er niveau) reste le meilleur allié de l’éditeur.
    • Éditeur : reste donc environ 15% pour l’éditeur, destiné à couvrir le travail éditorial et les loyers, les charges, les salaires, la contribution au fond de roulement…

    Lorsque l’éditeur détermine le prix du livre, il doit donc veiller à tenir compte de tous ces postes.  Y compris s’il se charge lui-même de certains d’entre eux.

    Par ailleurs, le prix du livre est réglementé en Fédération Wallonie-Bruxelles par le décret relatif à la protection culturelle du livre (décret daté du 19 octobre 2017) qui vise à réguler le prix du livre en limitant son rabais à 5% durant les deux ans qui suivent sa publication (un an pour les bandes dessinées).


  • Que prévoit le décret relatif à la protection culturelle du livre ?

    Le 1er janvier 2018 est entré en application le décret relatif à la «protection culturelle du livre», c'est-à-dire le prix du livre.

    Les principaux éléments du décret :

    • Le prix est fixé par l’éditeur, et si le livre est importé, ce prix ne peut en aucun cas être supérieur au prix fixé par l'éditeur.
    • Durant les 24 premiers mois, le prix pourra varier de 5% maximum.
    • Ce délai est ramené à six mois pour les livres millésimés, douze mois pour les bandes dessinées.
    • Une fois passé ces délais, le prix du livre sera libre.
    • La tabelle (ou ‘mark-up’) est supprimée. Le cas échéant, elle reste appliquée aux ouvrages publiés avant 2018.
    • La vente en ligne : le vendeur ne pourra plus cumuler remise de 5% et gratuité de livraison.

     

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